« La promenade à pied est la façon la plus naturelle de flâner, parce qu’elle dépend entièrement de nous et nous laisse totalement à nous-mêmes. En nous promenant à pied, nous nous trouvons entièrement libres d’observer les choses comme bon nous semble, avec une totale tranquillité d’âme. »
L’art de se promener, K. G. Schele
DE LA VILLE…
À environ 1h de Paris, en pleine forêt du Vexin, se trouve un sanatorium abandonné, le sanatorium d’Aincourt. Ce bâtiment, construit entre 1930 et 1932, faisait partie d’un programme lancé pour soigner la tuberculose. La disparition de la maladie a conduit à un abandon de ces lieux, pourtant très intéressant architecturalement.
… À LA BALADE EN FORÊT
Pour arriver jusqu’au centre, il faut emprunter un de ces trois chemins et ainsi commencer cette promenade sensorielle et réparatrice.
Pendant cette balade qui mène au centre, j’écoute les sons de la forêt autour de moi, j’apprécie le silence de la nature et contemple le paysage. C’est un premier éveil sensoriel qui me fait prendre conscience de mon environnement.
UNE PROMENADE INTÉRIEURE…
Le concept de ce centre de retraite est de proposer aux usagers un cheminement pour aller mieux mettant en avant la marche. La première étape est le vestiaire où chacun est amené à retirer ses chaussures, afin d’entrer en contact avec le sol. Cette promenade est ponctuée par des instants où l’on est invité profiter du moment présent.
« La marche est une dérobade, un pieds de nez à la modernité. Elle est un chemin de traverse dans le rythme effréné de nos vies, une manière propice de prendre de la distance et d’affûter ses sens. »
Éloge de la marche, David Le Breton
… QUI APPELLE À L’ÉVEIL SENSORIEL
Le RDC du bâtiment est découpé en trois parties: l’espace d’accueil, l’espace de soins et l’espace de rencontre. Ces trois parties sont reliées à chaque fois par un couloir vitré.
Le parcours est accompagné par un matériau qui sera le fil conducteur du bâtiment: la terre crue. Cette matière primaire et simple souligne cette recherche de déconnexion tout en apportant une ambiance chaleureuse à ce lieu imposant. La terre est travaillée en différentes textures et va rythmer la déambulation.
EN CONTEMPLANT LE PAYSAGE
Quand je me vois contempler le paysage, je m’imagine en montagne assise sur un rocher. Je suis partie de cette idée là pour créer un mobilier d’assise venant ponctuer la promenade permettant ainsi à l’usager de s’asseoir, faire une pause et se laisser prendre par le paysage devant lui.
Il y a cinq modules que j’ai dessiné afin de permettre différentes positions du corps. Afin d’alléger les assises tout en conservant cet aspect monolithique, ce sont des plaques de pisé (technique de construction en terre) que l’on va venir fixer sur une structure en bois. Ces éléments vont se déployer entre intérieur et extérieur.
Ce centre propose un concept unique qui offre aux usagers une nouvelle expérience: l’occasion d’une rupture avec leur quotidien pour pouvoir vivre, le temps d’un weekend ou d’une semaine, une immersion en pleine nature ainsi que la possibilité d’appréhender une architecture sensible et naturelle.