Les Caloges de Noirmoutier proposent de poser un regard sur la réhabilitation comme solution aux problèmes inhérents à l’île de Noirmoutier. Il envisage par là même le développement d’un tourisme singulier et sensible au cœur des marais salants.
LE FOYER
Au confins des marais salants, l’ancienne maison des douanes devenue école de voile et maintenant Le Foyer est le seul bâtiment imposant du site, il est un point de repère visible jusqu’à Noirmoutier-en-l’Île.
Prenant place dans l’ancienne école de voile des Perles, les volumes généreux du bâtiment en font le lieu parfait pour un espace commun. Il est à la fois lieu d’accueil des visiteurs, espace commun et convivial où l’on se retrouve pour discuter, partager ou manger, mais c’est aussi le lieu administratif du programme hôtelier.
Le travail effectué sur le bâtiment consiste à lui donner l’aspect des vieilles maisons traditionnelles ou des fermes noirmoutrines. L’accueil reprend les caractéristiques des habitations rurales construites sur l’île jusqu’au 19e siècle.
L’espace est dénué d’artifices, il est simple. Seuls quelques meubles traditionnels viennent occuper l’espace et invitent à les utiliser. On s’assoit autour d’une immense table qui semble toujours avoir été présente et simplement dépoussiérée, que ce soit pour le check-in ou pour boire un verre avec les amis de séjour.
LES CALOGES
Le programme hôtelier s’articule autour de cabanes autosuffisantes, passives et apaisantes, dis- persées dans le site. Pensées pour créer un lien fort entre son occupant et son environnement, elles sont le lieu idéal pour se recentrer, retourner à l’essentiel, et retrouver un rapport simple et harmonieux entre l’homme et la nature.
Dans ce lieu de retraite, seuls les éléments essentiels sont présents. Chaque caloge devient alors un petit univers élémentaire simplifié fonctionnant en autonomie.
L’aménagement s’articule autour d’un volume évidé. Une sorte de forme irrégulière dessinée à main levée puis extrudée. Il devient le point nodal de l’habitation et permet de développer un univers de méditation central évidé faisant référence au passé monastique de l’île.
Lorsqu’on pénètre dans ce volume, on est immergé dans une atmosphère duveteuse et épurée. La suppression des angles permet à la lumière de se répandre de manière douce dans l’ensemble de l’espace central. Le dénuement de la géométrie cache en périphérie l’ensemble des fonctions.
Au centre, le sol présente une bosse énigmatique qui emprunte sa forme aux mulons de sels si caractéristiques des marais salants. Ce dispositif rend le sol praticable et permet de garder l’espace libre de tout mobilier.
L’expérience développée est en étroit lien avec la méditation. Dans le mystère de cette géométrie, les sens sont perturbés, puis, par un jeu d’effleurement, de pression et de pivot, la géométrie se met en marche et dévoile ses secrets.
LA PROMENADE
Le projet propose également une promenade à travers le site dans lequel il s’implante, il invite les visiteurs à contempler et interagir avec les différents paysages : les œillets, les étiers, l’activité humaine, le pâturage. Du vent dans les bosquets aux changements du ciel, le projet se dessine avec le paysage dans lequel il s’intègre.
Il n’est pas ici question de proposer un aménagement impactant le paysage ou forçant l’action des passeurs, mais plutôt de développer une intervention discrète pouvant leur servir d’interface afin d’établir un rapport plus sensible et respectueux envers le site.
Une intervention basée sur la réutilisation de choses trouvées comme des pierres présentes sur l’île et qui semblerait toujours avoir été présente.
De prime abord, on peut considérer que le public ne se sentira pas concerné, mais l’expérience de la découverte, du toucher ; d’une rencontre sensible en quelque sorte ; Interpellera le visiteur. C’est sur cette notion de découverte que s’articule la promenade.
L’aménagement adopte une esthétique faisant référence au passé de l’île. Plus particulièrement aux dolmens mégalithiques ou encore aux pierres à cupules et aux esseppes présents sur l’île de Noirmoutier. Cet aménagement passif permet, par sa simplicité, une pluralité d’utilisation suggérant une perception du paysage plus sensible.
À la manière d’un jeu enfantin, on décide ou non de partir à la recherche des aménagements, ne sachant pas réellement si nous allons finalement en trouver.
DOCUMENTS ANNEXES
PHOTOGRAPHIES DE L’EXPOSITION
Merci à
Martine Bedin
Nicole et Philippe
l’Association des Amis de l’Île de Noirmoutier et sa directrice Lilianne Gibault
Clara, David, Nathalie, Clémence et Éric