Caravel - Diploma Camondo

Le cirque, est un art intemporel et qui se renouvelle sans cesse. Le performeur qu’est l’artiste, quitte un état stable, statique ou dynamique, pour se placer volontairement en situation de déséquilibre. L’acrobate dessine dans l’espace un geste que son intention a structuré et orienté dans l’étendue qui entoure toute chose.

J’ai décidé d’aller suivre une troupe de cirque de rue en Bretagne, le collectif Kaboum. Je me suis approchée d’eux, par la perception, et j’ai vécu à leur côtés durant un temps pour les rencontrer et apprendre à les connaître. Ce qui m’a le plus marqué c’est l’énergie formidable qu’ils déploient pour leur communauté. Ils font preuve d’une grande créativité pour vivre avec l’essentiel, avec trois fois rien.

Les compagnies rencontrent aujourd’hui de plus en plus de difficultés à trouver des lieux ou se produire. Il est compliqué d’arriver dans les villes et il faut de plus en plus négocier sa place auprès des mairies, négocier son droit à l’expression dans la rue, son droit à l’existence.

Dans une place qui est politique physique et sociale, s’inscrit Caravelle, un espace scénique, à fleur de mer Caravelle est une invitation au voyage pour les citadins et un point d’ancrage pour les troupes nomades. Elle a pour ambition de faire apparaitre l’espace urbain comme une scène tour à tour quotidienne et évènementielle. Elle est composée d’une structure principale très aérienne, et d’un périmètre de promenade fixe qui ancre le projet dans le lieu.

C’est alors qu’au loin, on entend une troupe arriver dans la ville. Le spectacle du montage se déroule déjà devant les regards curieux des passants. La troupe déroule une farandole de fanions pour habiter le lieu, elle installe les éclairages et le son pendant que certains membres s’échauffent.

Enfin, la troupe est prête à jouer, la nuit tombe et le public d’une centaine de personne viens s’installer sur les gradins.

Le clou du spectacle se déroule au dessus de la mer. Le trapéziste s’élance, et voltige dans les airs. Le public s’émerveille et acclame la troupe.

Le spectacle est terminé, les spectateurs encore éblouis par les prouesses des circassiens font une dernière promenade avant de rentrer chez eux. Ils s’installent au bout du ponton pour admirer le reflet de la lune sur les vagues.

Caravelle redeviens une scène du quotidien, jusqu’au prochain passage d’une troupe, qui viendra animer le lieu de ses prouesses et de ses couleurs.

Natacha Berst