Dans le sud de la France, de l’autre côté de la rade de Toulon, à la Seyne-sur-Mer, la Baie de Tamaris abrite un petit village de producteurs de coquillages : des conchyliculteurs.
L’activité conchylicole tient une place emblématique dans le quartier. Installée depuis la fin du XIXe siècle, on y élève moules et huitres de qualité.
Ces dernières années, elle a perdu énormément de producteurs du fait de la fragilité de ces écosystèmes, mais aussi car les nouveaux habitants du quartier sont de moins en moins sensibles à son histoire. Le métier est méconnu et les producteurs ont du mal à transmettre leur savoir.
La Cabane de Tamaris a pour ambition de redynamiser et revaloriser cette activité, faire découvrir un produit local et lui rendre son prestige et sa renommée.
C’est un lieu de sensibilisation qui promeut une consommation locale responsable. Il tente de reconnecter les seynois à leur territoire et questionne notre rapport à l’eau et aux écosystèmes marins.
Le site de production est dessiné pour accueillir du public en période estivale et faire découvrir aux visiteurs l’univers conchylicole au plus proche des producteurs
Une vingtaine de personnes sont invitées à vivre une expérience de ressourcement et de reconnection.
Cabane balise. Elle occupe une place stratégique pour être vue depuis la mer et la terre.
Cabane filtre. Un trait de caractère qu’elle empreinte aux coquillages.
Entre les tables de production, le lieu agit comme une succession d’entonnoirs pour purifier son esprit et son corps, et doucement se reconnecter à la mer en découvrant un métier et un produit.
Les visiteurs sont invités à participer à la remontée des huitres. Elle vient créer une scénographie mouvante, un décor qui modifie l’espace pour mieux nous intégrer et illustrer notre place au sein de cet écosystème.
Au cœur de ce décor, une grande table en pierre taillée offre aux visiteurs une sélection de coquillages à déguster à même le plateau.
Les coquilles vides issues de la dégustation de coquillage sont récupérées et séchées au soleil avant d’être mis en sac pour les vignobles du Château des Bormettes, un producteur de vin local. Les coquilles concassées permettent de drainer les sols et les nourrissent en zinc et calcaire.
Elles s’inscrivent ainsi dans le schéma de production du vin choisi pour la dégustation des coquillages sur site.
La Cabane de Tamaris est dessinée dans un esprit de conservation et de respect des codes architecturaux locaux, inscrivant le projet dans le paysage et conservant le patrimoine du quartier.
En gardant une certaine humilité, il tente de dégager un caractère propre au lieu.
Un caractère vivant. Qui respire.
Une cabane poreuse, en accord avec son environnement, qui se laisse traverser par les éléments naturels.
Le dessin du calepinage crée une vibration. Un jeu de parois coulissantes exemptée de quelques lattes permet de régler l’intensité lumineuse et l’exposition au vent comme souhaité.
Au travers des ouvertures peut être observé le quartier de Tamaris dans lequel semble s’intégrer l’espace boutique de la cabane.
On cherche à flouter la frontière entre terre et mer. Les rapprocher.
Des plateaux de dégustation en céramique réalisés par des artisans locaux sont mis à la vente. Ils tentent de prolonger l’expérience du site et le travail de sensibilisation chez soi. Au même titre que la table de dégustation en pierre, leur texture permet de caler et disposer les coquillages.
