Trimurti, sur les cendres d'un territoire...

Trimurti a la particularité d’être entouré de mers et de montagnes et est immergé au cœur de la forêt. Sa terre riche et son environnement naturel faisaient de ce site une terre d’accueil, un véritable espace de transformation et de guérison personnel.

C’est à travers un travail d’étude de terrain et de collaboration avec différents acteurs locaux, ( chaman, scientifiques, propriétaire…), que nous avons imaginé un programme en accord avec la nature, son énergie, sa force et sa fragilité…

C’est en arpentant ces collines de terres de cendres, ces vestiges d’arbres noirs, brulés et aux formes abstraites que le projet est né formellement et matériellement.

Le masque, permet à l’homme d’oublier son identité le temps de la cérémonie. En effet, mesurant 2 mètres 10 de hauteur, il a pour vocation de recouvrir l’homme entièrement et sert également d’élément de transition entre la nature et l’homme.

Le tambour émet un bruit sourd et régulier sortant dans la terre ou dans l’atmosphère en fonction de son positionnement. Mobile, le tambour pourra se placer debout, ou allongé. Une assise lui est associée afin que l’homme puisse l’utiliser de manière confortable. Un instrument qui invite à communiquer avec les énergies du sol et de la forêt.

L’ensemble de ces objets, permettent alors de réunir les forces nécessaires afin de guérir la forêt. Et pourront servir aux prochaines cérémonie, symbole d’héritage de la mémoire d’un territoire brulé.

Redonner un nouvelle vie, un nouveau souffle par le travail de la matière…

La carbonisation du bois a été une démarche symbolique autour de la métamorphose de la matière. Au fur et à mesure de la brûlure, le bois se transforme et sa texture se densifie, laissant apparaître des reliefs vibrants, donnant un aspect presque vivant à l’objet. Des objets sortis tout droit du paysage, incarnant l’histoire de la force et de la fragilité de l’incendie de la forêt de Trimurti.

Tous ces objets vont, lors de la cérémonie, prendre place et se fondre dans le paysage, une fois par mois, le soir de la pleine lune. Installée au point culminant de la forêt, elle se déroulera avec une vue panoramique sur le site et l’environnement. Elle permettra au public de se regrouper et d’utiliser les objets comme des outils de transition et de connexion avec l’environnement. Le mouvement du corps et le son ferrant la partie intégrante de la cérémonie, une expérience insolite et spirituelle qui accompagne la nature dans sa guérison.

Marion PAYET